1er Episode : Le Kloß

Pourtant adepte de la cuisine roborative de ma mémé, je ne peux m'empêcher de grimacer de dégout à la lecture du menu de la cantoche de mon lieu de travail.
En effet, tous les deux jours, le pire arrive : l'association du mot « Beilage » (garniture) avec le mot « Kloß ».
Je vois tout de suite poindre la curiosité dans vos yeux de stubistes incultes : « Mais qu'est ce qu'un Kloß ? Le prénom d'un des frères Farnerud ? Un nouveau surnom pour Alvaro Santos ? »
Je vais tacher de répondre a ces questions existentielles et de vous expliquer pourquoi ce mot légitime toutes les guerres qui ont déchirés nos deux nations durant des siècles.

1) Signification du mot

En gros le mot « Kloß » signifie « quenelle ».
Et la, je le sens, les lecteurs se divisent en deux groupes :
- Ceux qui pensent que les quenelles c'est bon et qu'il faut en manger.
- Ceux qui ont une vague expérience des cantines de France et de Navarre, et qui savent que ces immondes trucs fadasses que les intendants de cantines foutent dans les bouchées à la Reine auraient du être interdits et que monsieur « Petit jean » aurait du être stérilisé.

Aux premiers je dis simplement d'arrêter de se gaver de publicité et je clos la discussion car ces messieurs n'ont pas de papilles gustatives et il leur sera impossible de comprendre un article qui traite de gastronomie.

Aux seconds je leur réponds qu'ils n'ont encore rien vu et que la suite de l'article va leur dévoiler toute l'horreur qui réside dans ce mot barbare d'une musicalité de fanfare de village.

2) Le Kloß dans toute son horreur

Parce que le Kloß (franconien) n'est pas une simple quenelle fadasse et encore moins une quenelle goûtue comme celle que nos mamies mettent dans la soupe accompagnant le pot au feu, non, le Kloß est la quintessence de la barbarie, le nihilisme du gout.
Le Kloß est a la cuisine ce que Beigbeder est à la philosophie, la cité radieuse à l'urbanisme, Per Pedersen aux buteurs : une hérésie qui depuis longtemps aurait du disparaitre dans un bucher culinaire (avec les choux de Bruxelles) !

Je ne vais pas en dévoiler la recette ici, ce blog pouvant être lu par un public mineur, mais en gros, un Kloß Franconien est une grosse boule de farine de pomme de terre ratatinée mélangée à de la chapelure rance et cuite dans de l'eau croupie salée.
Pas d'épices, pas de matières grasses goûtues, uniquement de l'huile de Colza dioxynée utilisée pour agglomérer l'ensemble...


D'aspect, cette horreur ressemble à s'y méprendre a un boulet de canon de petit calibre utilisé par les armées des tyrans qui menacèrent la nation en 1792.
Voici la bête :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/41/Knoedeltopf.jpg


Au palais, l'attaque en bouche est inexistante, normal, cet agglomérat n'a pas de gout. Seul un arrière gout se dégage de ce magma gustatif : le gout de l'amidon.
Faites l'expérience : remplissez vous la bouche de fécule de pomme de terre, agrémentez le mélange d'un peu de sel et d'huile et laissez les aromes venir a vous...S'il ne se passe rien, hormis un encrassage inhabituel de vos mâchoires, c'est normal, l'expérience est une réussite.
Ce qui m'amène à parler de la texture. Imaginez-vous mâchonnant un bâton de colle UHU et vous aurez une idée du calvaire que m'impose ma toute nouvelle Germanité...

J'en ai assez dit je crois. D'ailleurs mon estomac se révolte.


3) Pour un monde sans Kloß


L'Allemagne, pays de culture si il en est, a donné un héritage considérable à l'humanité. Bach, Beethoven, Haendel, Kant, Hegel, Fichte, Goethe, Schiller, Nina Hagen, Franz Beckenbauer, Nena et ses 99 luftballons trônent fièrement au panthéon de la culture mondiale.
Qu'un pays aussi rayonnant ai légué cette horreur à la gastronomie mondiale est un scandale qui doit cesser.

J'en appelle donc solennellement à notre bon président de la république :

Nico,
Toi qui es épris d'esthétisme (elle est bonne ta meuf quand même), toi qu'un enfant mordu par un chien révolte, toi qui par amour pour ton bon peuple va jusqu'à parler sa langue, toi qui veux remettre Dieu au centre de notre société sans valeurs, toi qui te soucis des marins pécheurs et du cours du cabillaud, toi l'omnipotent, toi le défenseur de la justice et de la maréchaussée, toi l'homme d'action, vas-tu laisser ces gens de Kloß nous abreuver ?
Que cela n'arrives jamais !
Que le gout triomphe de l'obscurantisme, que la lumière diaphane de St Bocuse mette à rien ces sombres complots contre la santé publique !

Amen



La semaine prochaine une autre aventure : « Non aux footballeurs Allemands ! »



Pipo en direct de Nuremberg

Commentaires (17)

Flux RSS 17 messages · Premier message par rage · Dernier message par pipo

Commenter

Flux RSS Le stublog de pipo : billets, photos, souvenirs, activité racingstub.com, livre d'or...
pipo1203954446.jpg

pipo

Voir son profil complet

Chargement... Chargement...